Quel est l’impact sur mes placements ?
Au cours d’une année chahutée comme 2022, il semble légitime de douter qu’investir dans des actions et des obligations puisse être la solution pour maintenir voire idéalement augmenter son pouvoir d’achat. En effet, beaucoup d’indices actions ont perdu 20% ou plus depuis le début de l’année et du côté obligataire ça n’est guère plus réjouissant. De ce fait, un portefeuille standard composé d’actions et obligations enregistre des performances négatives conséquentes, alors même que l’inflation fait des ravages. Le fait d’avoir été investi durant cette année aggrave en quelque sorte la situation.
Il est toutefois essentiel de garder à l’esprit que l’on récolte le fruit d’un portefeuille d’investissement sur le long terme. Cette année boursière est mauvaise mais comme d’autres l’ont déjà été. Pourtant, au bout d’un certain temps, un portefeuille se redresse systématiquement pour retrouver son cap haussier. On pourrait résumer cela par l’adage « après la pluie vient le beau temps ». C’est d’ailleurs ce que confirme la recherche académique.
Que dit la recherche académique ?
Une étude (vi) sur le sujet est particulièrement éclairante. Wei Dai et Mamdouh Medhat ont analysé les rendements de plus de 20 actifs différents (obligations et actions) sur 2 périodes distinctes, une très longue s’étendant de 1927 à 2020 (94 ans) et une plus courte et plus récente s’étalant de 1991 à 2020 (30 ans). Leur constat est implacable : la grande majorité des classes d’actifs offrent un rendement supérieur à l’inflation, et ce même durant des périodes d’inflation élevée. Cela veut donc dire que par le passé, les actions et les obligations ont généré un rendement suffisant pour préserver et même augmenter le pouvoir d’achat des investisseurs, et ce en dépit des fluctuations assez fortes que l’on peut parfois subir. A l’inverse, garder son argent sur un compte courant n’offrira aucune protection contre l’inflation étant donné son rendement anecdotique voire inexistant.
Et en pratique ?
Ces résultats sont confirmés si l’on simule l’évolution de €0,9 investi en 1980 dans un portefeuille 100% actions ou dans un portefeuille plus classique composé à 50% d’actions et 50% d’obligations. Dans le cas d’un portefeuille 100% actions, notre investisseur disposerait en septembre 2022 de €34,2. Pour un portefeuille 50/50, son investissement aurait généré €14,5. Dans ce dernier cas, ce montant lui permettrait désormais de s’acheter 2 paquets de frites et 2 demis (qu’il partagerait avec un ami) et de laisser un pourboire de €0,5 au frittier.